Projection Salée #37 : Remorques

Pitch :  André Laurent est marin à bord du Cyclone, un remorqueur brestois. Une nuit va suffire à chambouler sa vie. Un naufrage survient, Catherine embarque sur le remorqueur. André va tomber sous son charme dès le premier regard. Entre sa femme mourante et celle qu’il désire, pourra-t-il faire un choix ?

L’avis de Pierre Marcel : Comme il est bon de découvrir un grand film, un classique ! Je n’avais jamais pris le temps de regarder Remorques. Et puis un jour, pendant le confinement, je me décide, je mets en route le DVD d’occasion que j’ai enfin trouvé et je découvre un vrai grand film salé. Alors d’accord, les scènes maritimes sont faussement en mer et les maquettes y sont identifiables à des centaines de milles marins, mais c’est un film tourné en pleine guerre et finalement, on s’en moque, l’histoire emporte les décors. Ce sera toujours mieux que le Moby Dick de John Huston (1956) massacré par de mauvais effets spéciaux qui vous sortent du récit tellement c’est incohérent. Ici, voyons cela comme un effet charmant. Remorques fait un récit presque naturaliste de la vie des marins du début du 20ème siècle à Brest. On y ressent les joies, les fêtes, les galères, la difficulté de cette vie de marin qui doit constamment partir en sauver d’autres. Michèle Morgan et Jean Gabin s’y retrouvent un an après le chef d’œuvre Quai des Brumes et forment un couple lumineux mais incertain et c’est d’une beauté rare. Les décors brestois d’avant-guerre, les scènes sur le quai, le bal du mariage, les longues plages de sable sous la grisaille, tout y est pour vous plonger dans un univers complet, sublimé par les choix artistiques du directeur de la photographie, Armand Thirard. À noter que les dialogues sont de Jacques Prévert ce qui n’enlève rien. C’est un mélodrame en noir et blanc avec parfois des longueurs dans les dialogues, mais qui reste un classique à voir et à ne pas rater sur un grand écran.

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